1 avis
J'ai regardé la nuit tomber / Lolita Chammah
Livre
Source : - 2024
« Le 21 novembre, un matin comme tous les matins du monde. Il est 8h10. On se réveille au dernier moment. L'école est tout près et le sommeil précieux. On effectue les mêmes gestes que tous les jours : se dépêcher, s'habiller, boire un verre de jus de fruit. Mon petit garçon et moi connaissons par coeur ces rituels. Gabriel a presque dix ans et il se prépare à accueillir comme moi son petit frère. Je lui demande d'enfiler ses chaussures et pars dans la salle de bain me brosser les dents. Tous les parents connaissent ces répétitions qui font de nous des parents.Je suis fatiguée. Je suis fatiguée comme toutes les mères mais c'est la fatigue de la vie. La fatigue de l'amour. Gabriel m'appelle du salon car il est 8h25, l'heure du départ.Il faut partir.En une fraction de seconde, la vie d'avant s'arrête. Notre existence bascule. » Cri de douleur et d'amour de Lolita Chammah après la perte de son bébé, l'écriture vient soutenir l'injustice, l'absurde, et la sidération de chacun. Inconsolable mais vivante, l'auteure raconte aussi pour tous ceux qui traversent la même inhumanité, pour ceux qui n'ont pas les mots. Pour ses enfants, celui qui est là, celui qui n'est plus là, et celui qui viendra. Le récit ne sauve de rien mais devient un espace viable dans l'existence.Dire pour continuer.
Se procurer le document
Autre format
Issus de la même oeuvre
Suggestions
Avis
Avis des professionnels
-
Etre Là, écrire et dire
Ecrire l'indicible, la perte prématurée d'un enfant. Lolita Chammah nous livre un cri de douleur et d'amour, un récit d'une tendresse infinie face à la perte d'un enfant. Un texte profondément bouleversant, violent, mais beau comme la vie dans tout ce qu'elle a à offrir et à reprendre… "Je rencontre tant d’humanité, tant d’émotions. C’est cela le cosmos. Ce qui nous relie les uns aux autres de manière invisible. Ce qui est souterrain mais que la société ne veut pas regarder. Perdre un bébé. Il y a un voile violent sur tout cela. Ma façon de rester en vie, c’est d’en parler, le dire. "
Phédia - Le 30 juillet 2024 à 11:38